L’Inde à portée de PME : l’exemple d’Atos

Il y a de la demande pour les PME françaises en Inde. Atos, leader français de l’habillage électronique le prouve : il suffit de trouver le bon partenaire et le mode de fonctionnement adéquat pour s’ouvrir les portes du marché le plus prometteur du moment.

 

Un partenariat fructueux entre PME

Peu d’intérêt pour l’exportation

atos racks logo_PMEJusqu’à récemment, il n’était pourtant pas question de l’Inde pour Atos. C’était loin et compliqué. Et cela présentait un intérêt très limité. Pour l’exportation, le leader de l’habillage électronique est confronté à deux problèmes de taille, explique son directeur général, Philippe Bouquet.

Les coûts, naturellement bas dans ce secteur, d’une part. Et l’exportation elle-même d’autre part : « Les armoires que nous fabriquons, les baies en langage technique, sont faites pour supporter ce que les clients mettent dedans. C’est une structure autoportante. Elle n’est pas optimisée pour être vide. Nos produits voyagent mal car ils risquent de subir trop de dégâts dans les transports. »

 

Un partenariat au-delà des attentes

A la demande de l’un de ses clients dans le domaine de la défense, Atos a pourtant dû se résoudre à transférer la fabrication d’une partie de ses commandes en Inde.  « Les industriels doivent transférer une partie de leur fabrication pour alimenter l’industrie indienne en valeur ajoutée. »

Atos trouve donc un partenaire indien à Bangalore et commence à travailler avec lui pour le compte de son client. « Nous avons noué de très bonnes relations au point de décider, ensemble, d’aller au-delà de ce que nous demandait notre donneur d’ordre » explique Philippe Bouquet. Un certain nombre de produits d’Atos pouvant être adaptés au marché indien, Atos lance avec son partenaire Design by Atos : « Nous transférons notre savoir-faire. Notre partenaire se charge de la fabrication, la commercialisation et de la partie marketing pour le marché indien. Le design nous appartient. Mais j’accompagne mon partenaire dans la réalisation. »

 

Une stratégie adaptée aux PME

Elle permet de répondre efficacement aux défis qu’affrontent les PME en Inde : « Cela coûte cher de s’installer là-bas. Et, sur place, il faut pénétrer un marché concurrentiel. Or notre intérêt, aussi bien pour mon partenaire que pour moi-même, est d’apporter des produits discriminants : une technologie ‘made in Europe ‘, mais avec des coûts indiens, donc compétitifs sur le marché local. »

Selon Philippe Bouquet, nombre d’entreprises sont attirées par l’Inde. C’est un marché de compensation face au ralentissement mondial. Mais les –mauvaises – surprises peuvent être nombreuses surtout si on investit dans une usine, ou si on monte une joint-venture : « Obtenir les autorisations d’exploitation prend beaucoup de temps parfois jusqu’à 2 ans… Or vous avez déjà sur place, les équipes, des expatriés. Vous pouvez produire mais n’avez pas encore le droit de vendre. »

Philippe Bouquet lui, est satisfait : « J’ai de la chance, car cela fonctionne bien. Les investissements sont limités : mon partenaire indien maitrise le marché et j’apporte le savoir faire technique. Je limite les risques et les investissements car je n’ai pas assez de ressources pour me permettre un échec. Mais cela signifie aussi que je limite mes profits. »

 

Apprendre à travailler ensemble

Une confiance mutuelle

« Les relations personnelles que nous avons développées permettent de résoudre les problèmes : quand quelque chose ne va pas, je passe un coup de fil à l’actionnaire.  Nous parvenons à nous entendre. Il arrive qu’il y ait des points de désaccords au niveau des équipes, mais jamais de tensions. »

Côté français, Atos prend soin de former les collaborateurs qui se rendent en Inde. «  On les briefe sur différents aspects culturels, la relation au temps par exemple. »

 

Une présence régulière en Inde

Depuis 4 ans que dure ce partenariat, Philippe Bouquet se rend régulièrement en Inde : « En 3 ans, mon directeur technique y est allé 35 fois et moi, une fois sur deux. » Les Indiens également se rendent régulièrement dans l’usine française d’Atos.

Baies réalisées par Atos PME leader de l'habillage electroniqueDes échanges fréquents qui permettent d’assurer de la qualité des produits … et de comprendre comment fonctionnent les Indiens. « Une fois à Bangalore, mon directeur technique et moi-même devions vérifier 5 prototypes de produits différents. Le matin, au lieu de trouver les 5 prototypes prêts à être inspectés comme en Europe, nous n’en avons trouvé qu’un seul à demi monté. Les équipes voulaient qu’on finisse le travail à leur place. Nous avons terminé le montage. Les ouvriers étaient tous autour de nous à regarder. Une fois qu’on l’a fait, ils ont monté tout le reste dans l’après-midi. Plutôt que d’explications écrites, ils ont besoin de voir pour comprendre. »

A partir du moment où l’on accepte que les Indiens aient une approche différente de la nôtre, on obtient des résultats. « Cela peut prendre plus de temps qu’ailleurs mais la qualité est là. Une fois le produit fini, on ne voit pas de différence entre nos produits indiens et français. »

 

Savoir résoudre les conflits

En 4 ans, les relations se sont renforcées, même au sein des usines « On s’y rend souvent, on connaît tous les ouvriers, leurs points forts, leurs points faibles… Donc on suggère qui pourrait s’occuper de quoi »

Atos accompagne son partenaire indien à chaque étape du développement et de la fabrication d’un produit. En cas de problème dans la production, Philippe Bouquet sait qu’il ne sert à rien de s’en prendre directement aux ouvriers. “J’appelle mon partenaire. Après avoir parlé de la pluie et du beau temps, je lui dit que ce qui ne va pas et d’aller voir par lui-même. C’est lui qui met la pression sur les ouvriers.”

Il faut dire que les deux dirigeants de PME se comprennent, et se respectent. Comme l’explique Philippe Bouquet à propos de son partenaire : “il est patron d’une boite, il la gère comme il l’entend. En cas de problème, je me contente de lui faire passer les messages. »

Un message qui est également passé auprès de ses gros clients : « On a opéré pour le compte d’un grand groupe. Nous les avons fait venir avec nous dans l’usine indienne pour leur montrer qu’il ne suffisait pas d’exiger pour obtenir ce qu’ils voulaient dans les plus brefs délais. Ils ont pu observer directement le fonctionnement de l’usine et ont compris la valeur ajoutée de notre travail. Depuis, tout se passe très bien. Ils sont plus compréhensifs.”

 

 

 

 

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Chemins des Indes, une autre vision pour l’entreprise

Créateur de voyages d’un nouveau genre, Chemins des Indes propose aux dirigeants d’entreprises et aux entrepreneurs de découvrir un pays où l’entrepreneuriat et l’énergie font partie de l’ADN des habitants. C’est la patrie des réussites comme Wipro, Infosys, Tata ou Flipkart, où la seule limite, disent les Indiens, est le ciel.

 

Une expérience au service des chefs d’entreprise

A l’origine de ce projet, Philippe Saunier-Plumaz, dynamique entrepreneur de la région de Grenoble et son épouse Annie. Fondateur et dirigeant d’une PME dynamique de la région pendant plus de 35 ans, Philippe est une figure du paysage entrepreneurial local : président de l’APM, ancien président de la Confédération Générale des PME de l’Isère, membre de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Grenoble, co-directeur du Club Entreprise de Grenoble à l’université Grenoble Alpes… Bref, rien de ce qui est entrepreneurial ne lui est étranger : ni les préoccupations, ni le besoin d’échanger et d’analyser des chefs d’entreprise, ni leur manque de temps. Loin des débats politiques, ils se dédient à leurs entreprises, souvent des ETI ou des PME, sont multitâches et ont surtout une approche profondément humaine de leur activité, qu’il s’agisse de l’amélioration de leurs produits ou du bien-être de leurs salariés. Et c’est justement parce qu’ils ont besoin d’échanges et de partages d’expériences qu’est né Chemins des Indes.

 

Une rencontre étonnante avec l’Inde

Rien, cependant, au vu de leurs parcours, ne prédestinait Philippe et Annie à travailler avec l’Inde. Mais une fascination pour le pays qu’ils arpentent depuis plus de 10 ans, et des liens amicaux –presque familiaux- en Inde, ont fini par les convaincre. « Je vois ce pays se transformer. Le plus surprenant est l’énergie qui se dégage, l’envie palpable d’avancer » explique Philippe, serial entrepreneur dans l’âme.

Cette envie d’avancer, c’est l’histoire de Sandeep, que Philippe et Annie ont rencontré lors de leur premier voyage en Inde, au Rajasthan. Sur place, ce jeune guide francophone, au français encore hésitant, leur fait part de son rêve, quasiment inaccessible : devenir le guide incontournable des groupes francophones en voyage en Inde. Philippe et Annie lui proposent un marché : il paie son billet d’avion direction la France pour prouver sa motivation et eux se chargent du reste ! C’est ainsi que Sandeep débarqua à Grenoble où il fut accueilli pendant quelques mois comme un véritable membre de la famille, le temps non seulement de devenir bilingue, mais aussi de comprendre la mentalité et les attentes des Français qui voyagent. Après avoir travaillé ces dernières années pour les plus grands tours opérateurs internationaux, Sandeep est aujourd’hui à la tête de sa propre entreprise, Passion India. Il est désormais une référence incontournable pour les voyagistes francophones.

Signe qu’il a réussi, soulignent Philippe et Annie, il a fondé sa propre école. « Tous les entrepreneurs indiens qui atteignent leurs objectifs ont ce but à un moment ou l’autre : pouvoir ouvrir une école pour éduquer les enfants. »

 

Chemins des Indes veut inspirer les chefs d’entreprises

Mumbai visite avec Chemins des Indes

Mumbai

C’est donc une réalité bien loin du quotidien des dirigeants d’entreprise français que Chemins des Indes propose, mais qui est à même de les inspirer.

Oubliez, cependant, les voyages marathons multipliant les rendez-vous dans l’espoir de décrocher un maximum de contrats en un minimum de temps. La philosophie de Chemins des Indes, explique Annie Saunier Plumaz,  » c’est d’aider les entrepreneurs à sortir la tête du guidon. »

En France, la créativité est trop souvent bridée par un cadre réglementaire législatif contraignant. L’idée est donc de montrer qu’il existe une autre façon de faire et un vrai plaisir d’entreprendre, pour permettre aux entrepreneurs de voir leur entreprise de façon différente et, pourquoi pas, « de lui donner un nouvel élan ».

Et cela passe par une approche de l’Inde complètement différente de tout ce qui est proposé jusque-là. Avec une population de 1,2 milliard d’habitants, une croissance du PIB de 7 à 8% par an, l’Inde est l’une des puissances mondiales en devenir. Mais c’est surtout un pays confronté à des défis gigantesques : une population jeune, pas toujours bien formée qui arrive par millions chaque année sur le marché du travail, des challenges énergétiques et climatiques, des infrastructures qui laissent encore désirer, mais une énergie sans faille pour convaincre les étrangers à produire en Inde, à travers la fameuse campagne « Make in India ».

 

Entre rencontres professionnelles et tourisme, une découverte permanente

Les voyages de Chemins des Indes sont thématiques : économie circulaire, innovation Jugaad – la fameuse innovation « low-cost» à l’indienne qui consiste à faire beaucoup avec très peu- ou tout autre thématique qui pourrait intéresser les participants…. Autour de ce fil rouge, sont organisées des rencontres avec des chefs d’entreprise, des experts, des visites de sociétés et d’industries.

marché Inde chemins des indesMais se concentrer sur le business ne permet pas de comprendre la complexité de l’Inde. Rencontres avec des familles indiennes, promenades au cœur des quartiers les plus extraordinaires des villes indiennes, échanges sur la perception de la religion, du temps en Inde, découverte du yoga ou de l’ayurveda, sont aussi au programme. D’autres thématiques sont à venir et il n’est pas exclu que Chemins des Indes organise également des excursions en Royal Enfield avec visite de l’usine pour les entrepreneurs fous de motos….

 

Une équipe professionnelle

Pour l’organisation, tout est rôdé : Philippe et Annie conçoivent le voyage, l’agence Terres de Charmes s’occupe de la logistique. Sur place, Sandeep prend en charge la partie touristique du voyage et règle tous les problèmes susceptibles de se poser.

Concernant les rendez-vous d’experts, on peut compter sur le réseau bien fourni de Caroline Joire. Cette jeune Française fiancée à un Indien, habite depuis plus de 6 ans à Delhi. Après avoir accompagné, pendant plusieurs années, les entreprises françaises s’implantant en Inde, elle s’est lancée à son tour dans l’aventure entrepreneuriale avec Agaline, une marque de lingerie franco-indienne, mêlant French touch et savoir-faire indien.

Le premier voyage de Chemins des Indes aura lieu en octobre 2016 et une dizaine de voyages sont prévus en 2017. Une nouvelle aventure à suivre donc, voire à construire avec Philippe et Annie.

 logo-chemins-des-indescontact@chemins-des-indes.com
Tél : +33 (0)4 76 54 42 48

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Joint venture en Inde, entre risque et opportunité

Une joint venture est une opération complexe, quel que soit le secteur ou le contexte. Porte d’entrée privilégiée en Inde pour toutes sortes d’entreprises, elle peut ouvrir la voie à d’immenses marchés aussi bien qu’à de douloureuses désillusions, comme PSA Peugeot il y a quelques années, ou, plus récemment, le japonais Daiichi Sankyo avec le laboratoire Ranbaxy. Faut-il pour autant éviter absolument une joint venture en Inde ? Comment faire d’une alliance avec l’Inde un partenariat réussi ?

 

Une joint venture en Inde ? À éviter, si on peut…

Un mariage risqué

Pour Gaspard de Bordas, la joint venture est à éviter : « C’est un mariage entre deux cultures. Un mariage avec une culture commune a déjà du mal à tenir. En transculturel, ça fait encore plus de dégâts. »

Avis partagé par Bharat Khanduja, associé du cabinet d’expertise comptable Auréalys : «Aujourd’hui, dans la plupart des secteurs, 100 % du capital peut être détenu par un étranger. Mieux vaut alors y aller seul, en y mettant les moyens, que faire des joint ventures.»

 

Des intérêts divergents

Des échecs dus ne serait-ce qu’à des intérêts divergents : les entreprises indiennes sont très souvent des affaires familiales, qu’il s’agisse de PME ou d’énorme conglomérats du type Tata ou Reliance. Or « une famille n’a pas les mêmes intérêts qu’un entrepreneur individuel » rappelle Bharat.

 

Une joint venture est avant tout une stratégie

Joint venture en IndeMeghna Prakash, juriste au pôle Inde du cabinet d’avocats Franklin à Paris, ne partage pas cet avis : « je pense qu’une joint venture peut être réussie à condition que chaque partenaire fasse son travail. Tout investissement est une décision commerciale et doit être prise en fonction des objectifs commerciaux, qu’il s’agisse d’une joint venture ou d’une acquisition à 100%. C’est important de le souligner. » Car, comme le reconnaît également Gaspard de Bordas, si les entreprises françaises veulent s’implanter en Inde, elles n’ont pas toujours des attentes bien précises.

 

Un passage obligatoire qui peut devenir une opportunité

Dans certains secteurs stratégiques, comme la défense, l’aéronautique, ou les assurances, la joint venture est obligatoire, les étrangers ne peuvent être seuls aux commandes.

L’opération présente des avantages : le rachat partiel ou total d’une entreprise indienne permet également de fabriquer directement en Inde tout en évitant –en partie- la complexité administrative à laquelle sont confrontées les entreprises étrangères en Inde.

Il y a aussi le cas des ETI ou PME, sous-traitants de gros groupes comme Thalès, Siemens…, qui doivent suivre leur client sur place. Ainsi, explique le consultant Didier Loiseau, si le contrat pour l’achat des Rafale est signé, les sous-traitants de Rafale, de Thalès, Dassault, Safran devront trouver des partenaires sur place. « Les grosses entreprises ont des moyens pour s’installer et sécuriser leur business. Les sous-traitants, eux, sont confrontés à des problèmes plus complexes.» Une JV pourrait leur simplifier la tâche.

 

Comment réussir sa joint venture ?

Une préparation minutieuse

Pour Meghna Prakash « lorsque les clients ont clairement élaboré leur stratégie, bien préparé leur projet et envisagé concrètement un maximum de cas de figure, tout se passe bien, ils en retirent une bonne expérience. Pour ceux qui se sont moins bien préparés, la situation peut devenir franchement difficile. »

 

 

Bien choisir son partenaire

C’est, selon Marita Maier (EY), le fondement de toute joint venture réussie. Car les Indiens peuvent avoir aussi leurs raisons d’accepter une joint venture. « Le propriétaire de l’entreprise est fier de son activité mais souhaite la développer avec un appui extérieur. Il n’est pas prêt à tout accepter. Ce qui peut devenir compliqué à gérer pour le partenaire lorsque l’entrepreneur indien souhaite maintenir sa famille en place ou s’assurer que ses fils prendront la relève. » La famille, encore et toujours, au cœur de l’entreprise.

 

Partager des valeurs et pas uniquement des intérêts

Les joints ventures qui fonctionnent n’ont pas que des fondements économiques et financiers. Elles reposent, notamment dans les ETI, sur des valeurs partagées par les entreprises associées : une même vision entrepreneuriale chez Arkadin; des entreprises familiales solides pour Mailhem et Ikkos Lhotellier.

 

Une due diligence réalisée à temps

Meghna Prakash insiste : « Il faut être sûr à 100 % de son partenaire, et une enquête de réputation est nécessaire. La réussite de la joint venture en dépend. »

Elle intervient souvent trop tard estime le consultant Didier Loiseau, une fois le partenaire choisi, alors que l’on discute déjà des aspects techniques et financiers. « Beaucoup d’entreprises choisissent leur partenaire en fonction de son volume et de sa crédibilité. Or, en cherchant bien, il apparaît souvent que les points forts du partenaire ne sont pas transmissibles lors de la joint venture. Ce dernier a, par exemple, réussi dans sa région, car il bénéficiait d’un énorme appui politico-administratif. Et lorsque la société française rachète 51 % ou 49 % des parts, cet appui disparaît. Ne restent que les problèmes. Jusque-là, c’était le manager indien qui réglait ces problèmes en permanence. S’il est remplacé, cela ne fonctionne plus. »

 

Se faire conseiller dès le début

« Je préfère être là dès le début, explique Meghna Prakash, afin de conseiller le client sur son projet : a-t-il besoin de produire sur place ? Que souhaite-t-il produire ? Où vaut-il mieux s’installer ? Avant la joint venture, nous devons appréhender les différences de perception entre l’entreprise française et son partenaire indien potentiel. Pour que la JV réussisse, les partenaires doivent être d’accord sur la majeure partie des points clefs. C’est une étape difficile, qui prend beaucoup de temps, mais nécessaire que ce soit pour conclure un accord ou stopper les négociations. »

Et afin que tout se passe bien, Meghna se rend disponible pour assurer le suivi. « Je vais en Inde régulièrement, et s’il y a besoin, je rencontre les partenaires indiens. Je reste proactive auprès de mes clients lorsqu’ils le souhaitent, sur le moyen ou long terme, selon leur besoin : c’est très flexible. »

 

Une organisation adaptée

Au sein de l’entreprise

« Lorsqu’une entreprise européenne rachète son partenaire indien, explique Marita Maier, elle remplace le CEO et le CFO par des expatriés, et laisse des Indiens à la direction commerciale et à la tête des RH. Mais il faut être sûr des compétences de l’équipe locale et expatriée. La difficulté pour les Européens est toujours de bien comprendre les Indiens et de ne pas trop bouleverser la structure existante. »

Dans le cas des entreprises familiales, comme Mailhem Ikkos, la famille fondatrice reste en place, la joint venture lui ayant permis de développer son activité. Mais il arrive aussi que l’entreprise n’évolue pas dans le sens souhaité par le partenaire. Qui se retrouve bloqué si la joint venture prévoit que les actionnaires sont à égalité.

 

L’importance de l’actionnaire majoritaire

Il est impératif qu’il y ait un actionnaire majoritaire, même à 51 % insiste Meghna Prakash. Le risque de blocage est autrement beaucoup trop élevé si les partenaires ne s’entendent pas. « Quand les relations ne sont pas bonnes, il est impossible de trouver un accord même pour les plus petites décisions. C’est la raison pour laquelle il est vital que l’un des deux partenaires ait le contrôle ».

 

Une opération délicate… avec l’Inde à la clef

Difficile de comprendre pourquoi une joint venture ne fonctionne pas en Inde. « Les entreprises qui ont des problèmes en Inde n’en parlent pas beaucoup, explique Didier Loiseau et ne veulent pas qu’on en parle. Chacun règle discrètement ses problèmes. C’est la même chose en Chine. Les Français qui s’y sont brûlé les doigts n’en parlent pas à leurs actionnaires ». La joint venture reste une opération délicate, où l’on doit surmonter des obstacles commerciaux, financiers, juridiques, mais aussi culturels.

Cependant, une joint venture réussie en Inde peut ouvrir la voie à des opportunités immenses et parfois inattendues : non seulement le marché intérieur est dynamique, mais l’Inde est également une porte d’entrée en Asie, voire rappelle Bharat Khanduja, sur l’Afrique avec laquelle les échanges ne cessent de s’amplifier.

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