L’Inde fascine : 5 à 6 millions de touristes font le voyage chaque année. Sur ce marché de plus en plus concurrentiel, Shanti Travel propose, depuis 10 ans des voyages uniques. Signe distinctif : créée par un Français, l’agence travaille … depuis Delhi.
La fascination des sommets
À l’origine de Shanti Travel, rien de moins que l’Himalaya ! « Mes parents, raconte le fondateur Alex Le Beuan, étaient des fous d’alpinisme. Ils revenaient de l’Himalaya avec des photos de sommets, de sherpas, de porteurs qui, enfant, me faisaient rêver… » Et puis, il y a la littérature, des auteurs comme Alexandra David-Neel, qui alimentent son désir d’altitude…
Son bac en poche, Alex s’envole pour l’Inde et le Népal, où il passe un an à voyager et à donner des cours. De retour en France, il s’inscrit à l’Inalco en hindi, népali et tibétain. Cela lui permet de consacrer huit à neuf mois par an à l’accompagnement de groupes au Népal – il ne revient en France que pour potasser ses examens. Il obtient ainsi sa maîtrise, ainsi qu’un diplôme d’accompagnateur en montagne, qu’il passe dans le Briançonnais.
Il peut se vouer à sa passion du voyage, devenue son métier : accompagnateur de groupes de voyageurs en Asie, mais aussi au Sahara (Lybie, Algérie…) pour le compte d’un voyagiste. Nommé chef de produit trekking Asie, il rencontre les prestataires locaux et teste les offres avant de les commercialiser.
Shanti Travel, l’aventure de l’entrepreneuriat
La trentaine approchant, Alex tente une nouvelle aventure, Shanti Travel, créée il y a exactement 10 ans, et dont le nom, en hindi, évoque la paix, le calme, la sérénité.
Plutôt que de vendre des voyages depuis le pays émetteur, la France en l’occurrence, où les agences dépendent de prestataires locaux pour organiser les itinéraires, ce qui se répercute sur les coûts et empêche la maîtrise totale des prestations sur place, Shanti Travel vend des voyages depuis le pays récepteur, l’Inde.
L’agence emploie aujourd’hui 90 personnes (30 % de Français et 70 % d’Indiens). Si une cinquantaine de personnes travaillent à Delhi, les autres sont répartis dans les différents bureaux (au Ladakh et à Pondichéry) et dans d’autres pays : Indonésie, Sri Lanka, Népal, Maldives, Tibet et Bhoutan. Et le fondateur transmet son goût du terrain, son souci de l’expertise à tous ses collaborateurs : pas un jour ne passe sans que plusieurs d’entre eux partent en mission sur le terrain.
Une agence conçue pour et grâce au Net
Sans Internet, Shanti Travel n’aurait jamais vu le jour. La dématérialisation des moyens de communication permet à l’agence d’être présente directement sur le terrain, et d’avoir des tarifs inférieur d’environ 30 % aux agences de voyages traditionnelles.
C’est aussi le web qui a permis à l’agence de se faire connaître, au départ grâce au référencement des moteurs de recherche, et aux Google Ads. Depuis quelques années, Shanti Travel exploite à fond les réseaux sociaux, tels que Facebook ou Instagram.
Les retombées presse, les guides comme le Routard ont également eu un rôle, ainsi que le bouche à oreille, appuyés par un solide fonds de contacts et des newsletters régulières.
Des voyages sur-mesure
Chaque client de Shanti Travel a un interlocuteur unique, qui s’occupe de son voyage de A à Z – ce qui permet d’éviter les malentendus entre voyagistes d’un pays à l’autre, comme c’est souvent le cas entre agences françaises et indiennes.
Le même conseiller suit le voyageur depuis le premier email de prise de contact jusqu’à la fin de son séjour. Grâce à ce mode de fonctionnement, « il se crée une alchimie entre les prestataires de Shanti et les clients, quelque chose qui va… au-delà du boulot », reconnaît Alex Le Beuan.
D’habitude, le premier contact se fait par mail. « Lorsqu’un client nous écrit, Shanti demande tout de suite un rendez-vous téléphonique de 10 à 20 minutes, afin d’identifier le type de voyage qu’il souhaite, de cerner ses désirs, et tous les aspects pratiques (combien de personnes, voyage en famille, en amoureux ou entre amis…). Surtout, le conseiller de Shanti demande au voyageur de lui raconter son ou ses derniers voyages et de lui dire ce qui lui a plu ou déplu, ce qui s’est bien ou mal passé, ce qu’il aime ou n’aime pas… L’objectif est d’établir une relation sincère. L’étape suivante consiste à définir le niveau de confort, le rythme, les principaux aspects du voyage, qui permettent à Shanti d’établir un programme, que le client approuve ou amende. Et quelques allers-retours de mails plus tard, le devis est envoyé. »
Qui voyage avec Shanti Travel ?
la clientèle de Shanti Travel se compose principalement de Français, de Belges, de Suisses et, dans une moindre mesure, de Québécois. Mais il y a aussi une clientèle expatriée (majoritairement française) dans les grandes villes d’Asie.
Les attentes des uns et des autres ne sont pas les mêmes. Les Européens qui voyagent en Asie s’y rendent pour découvrir, pour explorer. Ils voyagent pendant deux, voire trois semaines et savent que leur périple sera fatigant, mais passionnant… Pour eux, Shanti organise plutôt des treks, des voyages à cheval, des voyages photos. Les expatriés, eux, cherchent surtout à se ressourcer, à se reposer, à passer du temps en famille et leurs séjours sont plus courts (de 4 à 10 jours).
Vintages Rides, agence associée à Shanti Travel, vise une clientèle anglo-saxonne (britannique et australienne) avec des itinéraires à moto, toute une flotte de mythiques Royal Enfields, en Inde, au Sri Lanka, en Mongolie, au Bhoutan, au Népal.
Des points faibles ?
« Finalement le fait de ne pas être en France », admet Alex Le Beuan. Certes, 25 % des voyageurs seulement se rendent en agence pour préparer leur voyage – tous les autres l’organisent sur Internet. Mais Shanti voudrait être plus présent sur les salons qui se tiennent en France. Et aussi, être plus proche de ses clients, organiser des événements avec les anciens voyageurs ou des projections de films autour des nouvelles destinations que propose l’agence.
Shanti Travel réfléchit aujourd’hui à avoir un représentant en France et prépare, pour les 10 ans des voyages… d’exception.